La Saint Georges est la fête du chevalier-martyre représenté dans l’art iconographique orthodoxe à cheval en train de terrasser le dragon armé d’une lance. Très vénéré, son icône est présente dans la plupart des églises bulgares. Il est aussi le protecteur de l’armée bulgare qui a sa fête le 6 mai. Dans la tradition, Saint Georges est aussi célébré comme le protecteur des récoltes et le garant de la fertilité des terres. En ce jour, beaucoup de chrétiens et musulmans font tourner à la broche un agneau et dans les villages on se réunit autour du « kourban », qui symbolise le don sacrificiel de l’animal.

Dans le village de Lozen, près de Sofia, cette fête rassemble habitants et visiteurs. La chorale féminine de Lozen répète tous les jours dans la Maison de la culture, pour lancer les festivités. Tsvétanka Pétrova dirige la chorale et nous parle de l’ambiance pendant la fête.

« C’est la plus belle fête de l’année, car le début du printemps remplit d’espoir les gens qui ont travaillé dur toute l’année. Les villageois se réunissent à la maison en famille, mais aussi sur la place du village. Ils se souhaitent plus d’harmonie et plus d’entente commune, dans la bonne ambiance. Je me souviens quand j’étais petite mon grand-père apportait l’agneau encore vivant à l’église pour qu’il soit béni. Ensuite, il était saigné à la maison. Une fois rôti, on apportait la viande sur le lieu de culte près du village où tous les habitants se rassemblent. Les femmes apportent du pain rituel pour le partager avec les autres, on partage aussi toute la nourriture et les alcools. Ceux qui élèvent des moutons apportent aussi du yaourt. Les restes du repas nous les rapportons à la maison pour les donner à ceux qui n’ont pas pu venir. Dans le passé il y avait des danses traditionnelles, maintenant on essaye de conserver et transmettre au moins les chants pour la Saint Georges ».

Les gens du village se souviennent aussi d’autres traditions disparues, comme la procession de la Saint Georges à travers les champs. A l’époque on portait l’icône du saint en tête du cortège, en chantant une chanson en son nom. Ce cortège était une sorte de prière collective pour plus de fertilité pendant l’année, car à ce moment précisément poussent les premières tiges des blés. A la fin, tout le monde se rendait à l’église. 

Version française : Miladina Monova