Le gouvernement bulgare a survécu une fois de plus après le quatrième vote de défiance au Parlement actuel. Chose prévue. Cette fois-ci le motif était l’échec de la politique énergétique du cabinet Orécharski: manque de vision, intervention brutale dans le travail du régulateur indépendant, grand endettement et faible liquidité entre les participants au système, manque de transparence dans la prise de décision et fiasco du projet South Stream. Et ainsi de suite...
Peu importe, après le vote de défiance catégorique d’il y a une semaine du souverain à l’encontre des partis au parlement qui le soutiennent: le PSB, le MDL et Ataka. Dans des élections, de jure pour le Parlement européen, et de facto pour l’Assemblée nationale. Mais avec une estimation claire: démission et élections anticipées. “Niet!”, a dit Serguei Stanichev, le chef des socialistes. “Niet!”, a répété obstinément, comme son mentor, le Premier ministre, avec l’argument : la Bulgarie est une république parlementaire. Ce n’est pas moi qui décide, mais le parlement. Nous allons faire des efforts... Et les factures de chauffage commencent déjà à grimper... C’est un fait !
Contrairement à la plupart des pays de l’UE, dans notre pays la démission est un “miracle” qui se produit rarement quand il s’agit de gouvernants du type “après moi le déluge”. Même s’ils président de grandes familles politiques européennes, comme c’est le cas de Serguei Stanichev, le détenteur du mandat, qui est à la tête du Parti socialiste européen (PSE) et du Parti socialiste bulgare (PSB). 11ème défaite face à GERB. Même au sein de son parti on réclame déjà sa démission. Qu’est-ce qu’ils peuvent lui trouver encore, ceux du camp de l’ex-premier ministre Boyko Borissov, à la fois vainqueurs et dans l’opposition? Pour qu’il renonce et que l’Etat ne s’effondre pas, à ses dires. Un vote de défiance pour le fiasco dans les projets d’investissements, le développement régional, la sécurité. Un, deux, trois votes... Elections... Non, et non - il s’est cramponné au pouvoir, comme pour une dernière fois.
Puisqu’il peut, après une défaite, former un gouvernement à moitié légitime dans un parlement tout aussi légitime à moitié, dépendant du soutien des nationalistes, pourquoi ne pas l’appuyer tant qu’il peut, après une défaite encore plus grande, n’importe le prix. Ce qui importe c’est le pouvoir. Et le cabinet Orécharski a survécu, une fois de plus, après le n-ième vote de défiance, avec le bon argument: “Je ne ressens aucune hésitation dans le soutien ni de la part du PSB, ni de la part du MDL”, a tranché le premier ministre Plamen Orécharski après le vote. Avec quelques petits remaniements, ils y sont prêts... Mais le peuple, lui, est-ce qu’il va survivre?
* Avis personnel: Tatiana Obréténova
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