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L’univers transcendent de Lika Yanko

| Modifié le 13/01/20 à 12:34
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Photo: sofia-art-galleries.com




Depuis quelques semaines, l’affiche culturelle de Sofia focalise l’attention du public sur une exposition plus qu’originale, celle de l’artiste Lika Yanko, déjà connue dans les galeries d’Art « Loran » et « Contraste ». Jusqu’au 9 février, la Galerie d’Art nationale « Carré 500 » présente une partie de ses dessins inédits, mis en valeurs grâce aux technologies multimédia et un éclairage ciblé.

Lika Yanko est aussi présente dans le livre « Lika Yanko. Communier avec la sacralité » du critique d’art Krassimir Iliev qui estime qu’il est grand temps d’en apprendre plus sur cette artiste d’exception… C’est d’ailleurs le deuxième ouvrage consacré à la peintre, après celui de Dimitar Avramov. Krassimir Iliev nous en dit plus :

Plus on écrit sur un auteur, plus on a de chances d’aborder sa création suivant des points de vue différents. L’étude du professeur Avramov est sans doute très précieuse, mais elle ne présente pas ses œuvres dans un ordre chronologique, ce qui est important à mon sens, pour suivre l’évolution d’un artiste. Dimitar Avramov a connu en personne Lika Yanko et il écrit qu’elle est admise à l’Académie des Beaux-Arts en 1946, alors qu’il s’agit en fait de 1945. Je tiens à le souligner car c'est une période très dramatique pour l’art pictural bulgare lorsque pédagogues et étudiants sont soumis à une pression idéologique sans précédent, pour aligner leurs créations sur les poncifs de ce qu’on appelait alors le « réalisme socialiste ».

Evangélia Grabova, alias Lika Yanko, est la fille de réfugiés albanais. Et d’après Krassimir Iliev, ses origines albanaises sont un bouclier qui lui permet de défendre sa différence et de rester indépendante.

Il est toutefois difficile de diviser son œuvre en différentes étapes, car elle expérimente dès son plus jeune âge, à la recherche de sa vocation. Jusqu’aux années 60 du XXe siècle, ses dessins reflètent ce que ses yeux voient. Un tournant est toutefois observé dans son style après ses voyages dans le massif du Rhodope et du côté de Sozopol sur la côte Sud de la mer Noire. En 1964, elle se lance dans l’art abstrait, le collage et l’assemblage d’objets hétéroclites qu’elle applique sur sa toile. Elle fait ses études au Collège français « Saint Joseph » de Sofia, ce qui lui permet d’avoir accès à la bibliothèque de l’Alliance française où elle puise de l’information sur ce qui se passe en Europe. Et l’on ressent dans ses œuvres l’influence de l’impressionnisme, surtout américain. 

Sa première exposition a lieu en 1967, même si elle continue de chercher sa voie. Malheureusement, 7 jours après le vernissage, l’exposition est brutalement fermée. Et c’est alors que Lika Yanko quitte le domaine du réel et se plonge dans l’univers de l’imaginaire, qui reflète la quête de son âme et de son cœur :

On a toujours demandé aux peintres bulgares de « remplir » le plus possible leurs toiles avec des images et des couleurs. Lika Yanko fait tout le contraire. Elle abandonne le dessin et quand elle signe ses toiles, elle le fait au moyen d’une corde, comme pour dire « Vous avez voulu me brider, et m’empêcher de travailler librement, mais je ne vous le permettrai pas ». Au début des années 70, la corde joue un rôle libérateur pour elle. Sur la toile blanche, elle applique des petits cailloux, des coquillages, des perles de verroterie, tout ce qui attire son attention, oubliant la force du pinceau. Elle trouve enfin sa voie, celle qui lui permet de décrire le monde à sa manière, et elle puise son inspiration dans un univers qui lui appartient à elle seule…

Récit : Sonia Vasséva

Photos: Krasimir Iliev, wikipedia.org, sofia-art-galleries.com



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