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Stefan Tsanev vit avec le théâtre et croit avoir allumé une étincelle

Photo: BGNES

L’écrivain Stéfan Tsanev se verra décerner le prix « Icare » pour son apport extraordinaire à l’art théâtral. La décoration lui sera remise le 27 mars – Journée du théâtre.

Stefan Tsanev, âgé de 82 ans est un dramaturge qui, depuis 1962 a écrit plus de 30 pièces. Dès l’époque du totalitarisme il pose souvent des questions embarrassantes – se rapportant à la vérité et au mensonge, au sens de la vie, à notre caractère national et à la voie que nous autres Bulgares, nous devons suivre. Font partie de ses personnages nos plus célèbres héros nationaux – l’apôtre de la liberté Vassil Levski et le poète et révolutionnaire Christo Botev ayant péri dans le lutte pour la liberté de la Bulgarie du joug ottoman. Ils défendent leurs idées jusqu’au bout mais doivent faire face à la peur, à l’égoïsme et à la cupidité y compris de ses camarades de combat. Tsanev apprécie tout particulièrement sa tragédie « Le processus contre les bogomiles » - les hérétiques médiévaux bulgares qui dans le cas concret symbolisent son désaccord avec le système et le statu quo. La pièce est écrite après que les chars du Traité de Varsovie aient écrasé en 1968 « Le printemps de Prague » - soulèvement démocratique du peuple tchèque. La dernière œuvre de Stefan Tsanev – « Le violon de Dieu » constitue aussi un défi mais la manière de le présenter est différente. C’est un spectacle de chambre de l’actrice Doroteya Tontchéva sans effets extérieurs, sans éléments criminels, sans sexe et humour grossier. L’écrivain est satisfait du succès de la pièce : « Pendant une heure et demie on peut parler au public de choses sérieuses, de la vie, de la mort, de Dieu, de l’art, des grands idéaux. Ce qui prouve qu’il n’est pas toujours nécessaire que dans les spectacles il y ait forcément des meurtes… » souligne l’écrivain dans un entretien accordé au programme « Horizont » de la Radio nationale bulgare (RNB). Il y a une nouvelle œuvre qui n’est pas encore sortie sur scène…

Le théâtre est mon petit pays. Je pense que c’est un art qui existera toujours. Et même si deux personnes seulement survivent sur la Planète, il est sûr et certain que l’une jouera un spectacle devant l’autre.

Stefan Tsanev aime également parler des gens avec lesquels il travaille – les réalisateurs et les acteurs :

Ce qui compte c’est que ces jeunes hommes et femmes ouvrent chaque soir leur âme devant les spectateurs. Je les appelle « des hommes saints » - et ils croient allumer chaque soir une petite lumière dans les âmes des spectateurs, surtout dans ce temps de pragmatisme cruel et avare.

Et lui-même, réussit-il d’allumer une telle étincelle dans les âmes des spectateurs ? Plutôt oui, pense l’écrivain. Mais il y a évidemment des flux et des reflux. Soit tu penses avoir allumé l’étincelle, soit tu désespères et penses que cela n’a aucun sens.

Bien qu’il prétende vivre dans un Etat-théâtre, Stefan Tsanev est une personne dont le sentiment social est très bien éveillé. Il voit bien les problèmes demeurant en suspens dans la culture et dans tout le pays dont par exemple le niveau de nos politiques dont certains ne sont guère préparés aux fonctions qu’ils assument.

Malgré les nombreux problèmes de notre société, Stefan Tsanev se déclare optimiste surtout pour ce qui est du Bulgare ordinaire : L’homme ne se laisse jamais limiter par les circonstances. Les plus malheureux sont ceux qui en dépendent.

Les problèmes du quotidien sont présentés de manière particulière dans la pièce de Tsanev qui sera prochainement mise en scène : « Les pleurs d’un ange ». Il s’agit d’un homme qui purge une peine de prison de 19 ans mais qui est injustement condamné. C’est en tôle notamment qu’il rencontre un excellent ami (un vieillard) qui forme en lui des qualités spirituelles fort positives.

Mais quand il sort de la prison, il ne voit nulle part ce qu’il a appris en tôle et souhaite y retourner car s’y sent plus libre qu’à l’extérieur. « Sache que dehors il y a des gens qui sont beaucoup moins libres que nous le sommes ici », l’aurait pourtant prévenu son ami de la prison.

Version française : Nina Kounova 


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